C'était une situation étrange. Un jeune homme d'à peu près 20 ans est venu sur le showroom Canal Plus / CanalSat s'inscrire au tournoi de foot. Immédiatement, son visage m'a rappelé quelqu'un que je connaissais. Mais je n'arrivais pas à trouver. Et puis, comme souvent, d'un coup, la mémoire est revenue. Il s'appelle Bastien et était membre de la promotion du centre de formation de Clairefontaine, filmée par les caméras de Canal Plus pour le compte du documentaire "A la Clairefontaine" il y a cinq ans. Bastien était dans la promotion d'Hatem Ben Arfa (aujourd'hui professionnel à Lyon), d'Abou Diaby (pro à Arsenal et en équipe de France), Habib Bellaîd (pro à Strasbourg) ou encore Ricardo Faty (pro à l'AS Roma). Bastien était devenu un des acteurs principaux du documentaire car remercié par le directeur du centre Monsieur Tussaud en fin de deuxième année (la formation à Clairefontaine compte trois années). C'était le moment dramatique du reportage. En fin d'année 2006, les équipes de Canal Plus avaient décidé de rappeler tous les acteurs de ce documentaire pour un nouveau doc intitulé "A la Clairefontaine, 7 ans après". Petit entretien avec Bastien, posé tranquillement sur le remblais de la plage de Fréjus.
(Bastien sur la droite en maillot rouge)
Alors qu'est-ce que tu fais dans le coin ? En vacances ?
Je suis en vacances à quelques kilomètres de Fréjus. D'habitude, je vais sur une autre plage mais j'ai entendu qu'il y avait un tournoi de tennis-ballon. Alors je suis venu avec des potes.
Et ce tournoi t'a-t-il réussi ?
Bof bof. Je me suis fait éliminé en huitièmes de finale. Mon coéquipier s'énervait trop facilement. Mais ce n'est pas grave. C'est sympa comme tournoi. On voit qu'il y a des gens qui ont l'habitude de jouer au tennis-ballon.
Tu viens d'où au fait ?
De Clermont dans l'Oise, en région parisienne.
Tu joues toujours au foot j'imagine ?
Oui, la saison dernière, je jouais avec Beauvais en CFA. Nous sommes montés en National mais le club n'a pas souhaité me conserver. Je viens tout juste de signer une licence dans un club de DH en région parisienne.
Mais tu es encore en étude ou tu travailles à côté ?
Ouais, je travaille en tant que cariste. Je n'ai pas à me plaindre. Je gagne ma vie et je joue toujours au foot à un niveau correct.
A Clairefontaine, tu avais été prié de quitter le centre à l'issue de la deuxième année...
J'avais été viré en raison de mon petit physique mais aussi à cause de l'école. Sur le coup, je étais évidemment déçu mais avec le recul, je me dis que j'ai passé deux superbes années à Clairefontaine. C'est quand même le meilleur centre de formation en Europe.
Et l'idée de devenir pro dans le foot est-elle définitivement abandonnée?
Non, je me laisse encore deux ans pour percer dans le foot. Je ne me décourage pas. Après, si rien n'évolue positivement, je tournerais la page foot et passerais à autre chose.
Certains potes de ta promotion sont désormais pro. Tu es toujours en contact avec eux ?
Oui, avec certains, notamment Geoffrey Jourden, le gardien de Montpellier. En fait, c'est un peu difficile de garder le contact avec tout le monde. Il y en a un peu partout en France et même à l'étranger comme Ricardo Faty à Rome ou Abou Diaby à Arsenal (Londres).
Abou Diaby justement est sans doute celui qui a le mieux réussi...
Dans ma promotion, je trouvais déjà qu'il était au-dessus du lot. C'est lui qui avait le plus de potentiel. Et aujourd'hui, il est en équipe de France et dans un très grand club européen.
Tu as pu tous les retrouver lors de l'émission "A la Clairefontaine, 7 ans après"...
C'était pas évident de se revoir. Au début je ne voulais pas trop y aller car je suis un des seuls à ne pas avoir forcément réussi. Mais lors du premier reportage, je m'étais très bien entendu avec les deux journalistes de Canal. Et ils ont trouvé les arguments pour me faire participer à cette nouvelle émission. Et je ne regrette pas. On a passé une très bonne journée.
Pour terminer, cela t'arrive souvent qu'on te reconnaisse ?
Oui, parfois. Cela fait plaisir d'être reconnu. C'est même bizarre. Mais, en même temps, je n'ai pas trop changé physiquement. La preuve, tu m'as reconnu assez rapidement.
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